lundi 28 août 2006

QUELQUES EXEMPLES DE PROPOS
EXCESSIFS OU FANATIQUES CHEZ CERTAINS FÉDÉRALISTES
Ce troisième billet vise à mettre en évidence quelques propos teintés de fanatisme qui apparaissent parfois dans le discours de certains fédéralistes et que je trouve inacceptables. Tout comme dans le camp souverainiste, on retrouve en effet chez les fédéralistes une minorité d’individus qui véhiculent des propos excessifs, fanatiques, irresponsables ou carrément dangereux, lesquels doivent être dénoncés tout autant que ceux de leurs équivalents du côté indépendantiste.

Avant de poursuivre, je mentionne que les lignes qui suivent sont, pour l’essentiel, parues dans un forum de discussion du très indépendantiste journal Le Québecois en réponse à une question d’un habitué (Michel) qui désirait savoir comment un fédéraliste pouvait être modéré alors que, selon lui, le but du fédéralisme est « d’éliminer la nation francophone québécoise par l’anglicisation et des lois totalitaires style C20 ». J’ai donc pensé qu’il me fallait répondre à la question de Michel en donnant quelques exemples de paroles ou d’opinions que l’on entend parfois chez certains fédéralistes fanatisés. Ainsi, j’entendais démontrer que pour dénoncer le fanatisme quel qu’il soit, c’est qu’il fallait nécessairement être modéré. Cette question faisait suite à un message que j’ai écrit sous le pseudonyme « Schrödinger » (initialement Canadien4ever). J’y prenais alors la défense d’un blogueur fédéraliste, M. Daniel Laprès, allergique lui aussi au fanatisme et à l’intolérance. Mon commentaire s’intégrait dans une discussion qu’un souverainiste dénommé Jean Dunois (un pseudonyme) avait amorcée dans l’intention manifeste de discréditer M. Laprès. Il m’est apparu que plusieurs indépendantistes parmi les plus radicaux ont beaucoup de difficulté à concevoir ou à imaginer que d’autres Québécois puissent avoir une opinion différente de la leur sur la question nationale.

Pour en revenir à mon propos, je permets donc de reproduire en les adaptant au besoin mes commentaires publiés sur le site du Québécois.

Un des éléments du discours de certains fédéralistes extrémistes concerne la partition du Québec. En effet, ces personnes préconisent la partition du Québec si jamais les Québécois devaient décider démocratiquement de dire oui à un référendum sur l’indépendance ! C’est un discours tout à fait démagogique. Au mieux, il s’avère totalement irresponsable, au pire il est carrément dangereux car ces références à la partition du Québec sont génératrices d’une violence potentielle. Sans compter qu’elles iraient probablement à l’encontre du droit international. Beaucoup croient que si le Québec devait accéder un jour à l’indépendance, il garderait ses frontières actuelles. Cela implique aussi qu’il pourrait être difficile de se voir reconnaître plus tard des droits sur le Labrador. Et là, on ne parle pas de notre souveraineté sur un éventuel Arctique québécois.

Un deuxième élément du discours de certains fédéralistes belliqueux repose sur le fait qu’à leurs yeux, tous les souverainistes ou indépendantistes, sauf exception, sont intolérants, racistes, fanatiques et anti-démocratiques. Ce genre d’argument constitue de la pure calomnie qui mérite d’être dénoncée haut et fort. La très grande majorité des indépendantistes sont d’authentiques démocrates et constituent des gens tolérants au regard des opinions qui vont à l’encontre de la leur. Le plus grand d’entre eux, le regretté René Lévesque, ne représente-t-il pas le modèle du genre ?

Un troisième thème qui revient dans les propos des fédéralistes "purs et durs" porte sur la soi-disant illégitimité des députés du Bloc québécois. Voilà une autre affirmation à laquelle il faut s’opposer complètement. L’indépendance du Québec est une idée légitime. Par conséquent, je considère que les indépendantistes ont parfaitement le droit de promouvoir leur option sur la scène fédérale bien que je ne la partage pas et que je préfère, et de loin, l’idéal canadien. Le Bloc Québécois est aussi un parti légitime qui promeut une option politique à laquelle de nombreux Québécois adhèrent; à ce titre, il serait odieux de considérer les députés du Bloc comme n’ayant aucune légitimité politique. Quant à savoir si le Bloc est utile comme formation politique, c’est une question différente qui n’a rien à voir avec celle de la légitimité; ce jugement appartient ultimement aux électeurs.
Bien évidemment, j’en ai aussi profité pour défendre le point de vue fédéraliste sur le site du journal « Le Québécois » et pour insister sur le fait que les francophones fédéralistes étaient aussi Québécois que les souverainistes. Vous ne serez pas surpris sans doute d’apprendre que cela ne m’a pas attiré leur sympathie; cela je m'en attendais ! Par contre, je pensais qu’il aurait été possible d’entretenir un débat avec eux. Que d’illusions ! Seuls les indépendantistes y sont bien accueillis. Le messager fut attaqué plutôt que le message.
Le plus marrant de l’histoire, c’est que pratiquement tout le monde était convaincu que Schrödinger était en réalité Daniel Laprès. J'avais pourtant bien pris soin de les aviser que non. Ils ont quand même continué de croire que Daniel Laprès était réellement l'auteur de mon message ! Je l’ai trouvé bien drôle celle-là !
Propos modifiés légèrement le 17 sept. 2006

5 commentaires:

Yves De Martaizé a dit...

Cher Daniel,

Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier de votre excellent commentaire qui m’amène à expliquer davantage mes prises de position. Votre argumentation est solide et celle relative à la légitimité du Bloc Québécois a quelque peu ébranlé mes convictions. Je respecte beaucoup votre opinion mais je vous démontrerai un peu plus loin pourquoi je ne partage pas votre avis là-dessus.

Je conviens avec vous que j’ai employé quelques qualificatifs un peu durs à l’endroit de certains fédéralistes. Je ne voulais évidemment pas empêcher qui que ce soit de commenter mon billet. En outre, loin de moi l’idée d’attribuer ces qualificatifs aux personnes qui ne seraient pas d’accord avec moi, d’autant moins si leur commentaire est fondé sur une argumentation bien faite et qui se tient comme la vôtre.

Croyez-moi, mon but n’était pas du tout non plus de plaire à une certaine frange du séparatisme québécois, mais plutôt de démontrer aux habitués du journal Le Québécois qu’un fédéraliste pouvait être modéré, contrairement à leurs prétentions. C’est pourquoi j’ai donné quelques exemples de propos de certains fédéralistes qui, selon moi, méritaient d’être dénoncés parce que je les trouvais excessifs ou même teintés de fanatisme. En revanche, j’aurais dû être plus circonspect en ne mettant pas sur le même pied les opinions relatives à la légitimité du Bloc Québécois et celles touchant la partition du Québec par exemple ! Ce sont deux discours qui ne se situent pas du tout dans le même registre. Merci de m’avoir sensibilisé là-dessus. Il est certain que si je réécrivais ce texte, je serais plus judicieux dans le choix de mes mots en ce qui concerne la légitimité du Bloc Québécois.

Ne trouvez-vous pas cependant curieux que ceux-là mêmes (je parle du Journal Le Québécois et de ses supporteurs) qui véhiculent un nationalisme exacerbé, considèrent les anciens membres du FLQ comme d’authentiques patriotes, approuvent et publient la prose inacceptable d’un Pierre Falardeau (souvenons-nous de son article haineux et ignoble sur Claude Ryan à l’occasion de son décès, article que j’ai relu hier et qui m’a encore fait dresser les cheveux sur la tête), qualifient de « traîtres à la nation », de « vendus », de « colonisés », etc., tous les fédéralistes, et qui méprisent même les indépendantistes ou nationalistes « modérés; ne trouvez-vous pas curieux dis-je qu’ils nous demandent comment peut-on être des fédéralistes modérés ?

Pour en revenir à légitimité du Bloc, vous apportez de très bons points lorsque vous dites entre autres que la présence de cette formation politique à Ottawa devait être temporaire. (Je dirais méchamment qu’ils sont devenus très intéressés par la pension de député que bon nombre d’entre eux toucheront. Même si le Québec devait devenir indépendant, ils ne cracheront pas sur cette pension, croyez-moi). Je suis également d’accord avec vous sur le fait que les souverainistes auraient dû prendre acte des résultats du deuxième référendum et considérer la question close. Pour ma part, je considère que la légitimité du Bloc lui est conférée par l’électorat qui, lui, est souverain dans sa décision. Évidemment, je ne prétends pas qu’en toute occasion une élection par le peuple confère à une formation politique une légitimité. Si le Bloc promouvait l’indépendance par des moyens violents ou par une révolution par exemple, il en serait tout autrement ! L’élection ne lui donnerait aucunement une légitimité quelconque parce qu’elle irait à l’encontre des valeurs canadiennes.

Par ailleurs, je n’hésiterais pas à utiliser vos arguments touchant la légitimité du Bloc pour discuter plutôt de son utilité. Le Bloc québécois est-il utile à Ottawa comme formation politique ? Compte tenu qu’il ne fera jamais partie de la gouverne de l’État canadien comme vous l’avez souligné, j’en doute fortement. Cela n’induit pas que, pris individuellement, les députés du Bloc soient totalement dépourvus de valeur. Au contraire ! Plusieurs s’avèrent d’excellents députés auprès de leurs commettants.

Là où je diffère également d’opinion avec vous, c’est quand vous dites que le Bloc a brisé le principe de l’alternance du pouvoir. Je conviens avec vous qu’il a brisé la stabilité du Canada puisque je crois, tout comme vous, qu’il sera fort difficile dorénavant d’obtenir un gouvernement majoritaire. Aux dernières élections, le Bloc a effet empêché, malheureusement, l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire. Mais, historiquement parlant, avant l’émergence du Bloc, nous nous retrouvions dans les faits quasiment dans un système de parti unique. En effet, les Libéraux ont gouverné pendant la majeure partie du siècle dernier, notamment en raison du vote monolithique des Québécois sur la scène fédérale, de l’incapacité des conservateurs à présenter aux Québécois une alternative crédible au Parti Libéral et, disons-le franchement, aux tensions et dissensions internes qui ont affaibli le Parti conservateur tout au long du XX ième siècle, entre autres au plan du leadership de la formation. Les seules fois où les conservateurs ont réussi à former un gouvernement et ont fait élire plusieurs députés, sinon une majorité de députés au Québec, ce fut essentiellement en raison d’une alliance conjoncturelle ou circonstancielle entre leur formation politique et les éléments nationalistes de la province (ex. : 1911 [les nationalistes de Henri Bourassa], 1958 [l’Union nationale de Maurice Duplessis], 1984, 1988 [le Parti Québécois et certains libéraux nationalistes] ).

Il est vrai que le Bloc québécois est un parti strictement régionaliste. Mais c’était le cas aussi des formations comme le Reform Party ou encore l’Alliance canadienne avant sa fusion avec le Parti progressiste conservateur pour former le nouveau Parti conservateur. Ces partis politiques n’étaient là essentiellement que pour défendre les intérêts de l’Ouest canadien.

Je diffère respectueusement aussi d’opinion avec vous quant au caractère inéluctable de l’indépendance du Québec. J’ai l’intime conviction que le Canada survivra et que le Québec ne s’en séparera jamais quelque soit le nombre de référendums dans lesquels nous devrons nous prononcer. La sécession ne se fera pas. Je ne sais pas sous quelle forme le Canada continuera de survivre. Peut-être est-ce par la reconnaissance du principe d’un fédéralisme asymétrique ? Donc, le oui ne recueillera jamais les 50 % plus une des voix nécessaires pour que les négociations s’amorcent entre les indépendantistes et Ottawa. L’indépendance m’apparaît une idée essentiellement portée par le groupe des « baby boomers » (dont je fais partie même si je suis plutôt à la queue du baby boom) et une faction de la génération qui l’a précédé. Or, les « baby boomers » vieillissent. Une population vieillissante devient selon moi conservatrice par nature (pas au sens partisan du terme). En ce sens, elle hésitera à se lancer dans l’inconnu pour plutôt s’en tenir à ce qu’elle connaît déjà. Les plus irréductibles indépendantistes croiront toujours à leur idéal c’est certain ! Mais je crois profondément que le pourcentage des gens favorables à cette idée diminuera au fil des années. Et puis c’est à nous, fédéralistes francophones québécois, de prendre enfin la parole pour démontrer aux Québécois les avantages que procure cette forme d’organisation étatique par rapport à l’État unitaire que deviendrait un Québec indépendant. C’est à nous de faire valoir que deux ordres de gouvernement sont le meilleur garant du respect de nos libertés individuelles entre autres choses. Quand bien même les fédéralistes québécois qui défendront le Canada s’attireront probablement les sarcasmes, les insultes ou les injures de certains des indépendantistes les plus extrémistes ou irréductibles, cela ne fera qu’au contraire accentuer notre volonté de défendre davantage notre pays.

Durant la prochaine campagne référendaire, nous devrions amener les indépendantistes à aller au-delà de leur discours creux sur la soi-disant faillite du fédéralisme canadien. Tout en défendant notre pays, nous devrions déplacer le fardeau de la preuve sur eux en les amenant à nous dire en quoi l’indépendance du Québec nous apporterait une plus grande prospérité, améliorerait notre niveau de vie, nous garantirait une plus grande liberté, etc. Là-dessus, à moins que je me trompe, ils ont toujours été assez silencieux.

En terminant, je dirais que nous divergeons d’opinion sur quelques points. Cela ne m’empêche pas d’avoir le plus profond respect pour la vôtre. Cela prouve que, tout en étant fédéralistes, nous pouvons ne pas partager les mêmes points de vue sur tout, contrairement à la vision des indépendantistes (« style journal Le Québécois ») qui pensent que les fédéralistes forment un bloc homogène.

Salutations,

Yves

Vincent a dit...

Qu'on aime ou pas le Bloc québécois, il faut vivre avec. Étant donné qu'il est peu probable que le parti se saborde, la seule manière d'avoir une présence plus faible du BQ est de convaincre les Québécois que les conservateurs ou libéraux puissent aussi bien représenter leurs intérêts. Il est clair, qu'en raison de la situation géo-politique québécoise, les conservateurs devraient être «le parti fédéraliste» en région alors que les libéraux seront le parti de la métropole.

Le Bloc est légitime tant et aussi longtemps qu'il y aura un électorat qui continuera d'envoyer massivement des députés bloquistes, malheureusement.

john7 a dit...

Bonjour Yves,

J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre billet. Très intéressant. Cependant, j’ai un peu titillé en lisant la partie traitant d’une possible partition du Québec. Je dirai d’entrée de jeu que je ne suis pas un grand partisan de cette approche advenant un Oui gagnant, mais je me permet tout de même de jouer l’avocat du diable.

Pour les fins de cette réponse, supposons une fictive victoire souverainiste où le Non l’ait largement remporté dans les régions limitrophes comme l’Outaouais ou au Nord québécois (+80%, comme en 1995).

Tout d'abord, j’ai beaucoup de mal à envisager pourquoi cela pourrait engendrer de la violence. Je serais curieux de connaître le fond de votre pensée sur ce point.

À mon avis, deux facteurs joueraient en faveur des personnes habitant ces deux régions et souhaitant garder un attachement au Canada.

1) l’appui est solide. Il ne s’agit pas que d’une faible majorité de personnes, mais d’un presque consensus. Il y a une forme de légitimité.
2) comme je le mentionnais précédemment, ce sont des régions limitrophes qu’on peut rattacher au Canada. Il ne s’agirait pas ici de faire des « trous » dans un Québec indépendant. Un rattachement au Canada d’une partie de Montréal, par exemple, serait quasi-impossible à légitimer, selon moi. Mais pas pour les deux autres régions.

Cela dit, il m’apparaît évident que ce processus doit avoir lieu dès que Québec entrerait en période de négociation avec le fédéral pour que cela puisse avoir effet. Une fois que le Québec deviendrait indépendant, là, j’aurais tendance à être d’accord avec le rapport « Pellet » : les frontières du nouveau pays seraient indivisibles.

En ce qui concerne le droit international qui n’accepterait pas une partition, plusieurs rapports vont dans le sens contraire de ce que vous affirmez. J’ai cassé les pieds à quelques-uns de mes amis avec cela, mais en 2002, saviez-vous que Bernard Landry a décidé de mettre à jour la Commission Bélanger-Campeau? Lorsque les études ont été mises à jour, on en a plus jamais entendu parler… Devinez pourquoi! En fait, plusieurs de ces études n’aidaient pas la cause souverainiste.

Mais enfin, pour en revenir à une possible partition. Voici quelques documents de cette mise à jour qui soutiennent ceux qui voudraient se rattacher au Canada dans l’éventualité d’un Oui gagant et que je vous invite à lire :

José Woehrling, professeur de droit public à l’Université de Montréal :
http://www.saic.gouv.qc.ca/publications/documents_inst_const/06-JoseWoehrling.pdf

Jean-Jacques Simard, sur le « problème autochtone » :
http://www.saic.gouv.qc.ca/publications/documents_inst_const/09-Jean-JacquesSimard.pdf

En complément, cette étude d’Henri Dorion peut être pertinente dans une certaine mesure :
http://www.saic.gouv.qc.ca/publications/documents_inst_const/11-HenriDorion.pdf

Pour consulter toutes les études de la mise à jour de 2002 :
http://www.saic.gouv.qc.ca/institutionnelles_constitutionnelles/mises_a_jour_etudes.htm

Ironique quand même que ce soit le PQ qui ait commandé ces études!

En dernier lieu, je vous inviterais aussi à lire un commentaire d’André Pratte sur le partitionnisme, qu’un de mes amis a interviewé pour un stage alors que nous étions tous les deux au Cégep Édouard-Montpetit.
http://www2.college-em.qc.ca/scienceshumaines/carrefoursuisse/entrevues.html

Au plaisir d’avoir vos commentaires et de vous relire!

Karl Payeur

Yves De Martaizé a dit...

Bonsoir Vincent,

Un grand merci pour votre commentaire. Je rejoins tout à fait votre opinion selon laquelle le Parti conservateur devrait être le parti fédéraliste en région et le Parti libéral devrait être la formation fédéraliste dans la métropole.

Votre commentaire m’a amené à réfléchir au fait qu’il serait peut-être temps pour les deux formations politiques d’aller au-delà de la politique partisane au Québec pour former une coalition fédéraliste afin d’augmenter les chances de vaincre les bloquistes à la prochaine élection fédérale. Cette idée paraît utopique dans le moment, mais compte tenu du risque que le Parti Québécois remporte les prochaines élections provinciales et nous impose un référendum peu après (référendum dont la grande majorité des Québécois ne veut pas), les fédéralistes auraient tout intérêt, à mon avis, de faire tout en leur possible pour bloquer la voie (sans jeu de mots) au Bloc Québécois au cours du prochain scrutin fédéral. Ainsi, on laisserait le champ serait libre aux Libéraux dans la région de Montréal tandis que les Conservateurs se présenteraient comme candidats dans les circonscriptions rurales. De toute façon, les Conservateurs n’ont absolument aucune chance de faire élire un seul candidat dans les comtés à forte majorité anglophone situés dans la région métropolitaine. Pareillement, les chances des Libéraux fédéraux semblent bien minces dans les comtés ruraux à forte majorité francophone.

J’irais même plus loin. Le temps n’est-il pas venu de songer à un gouvernement de coalition pour un prochain scrutin, ne serait-ce que pour un seul mandat ? Le Canada est confronté à de graves enjeux (survie de la nation, lutte contre le terrorisme, etc.) et le sera probablement davantage dans l’avenir. D’où l’importance d’unir nos forces, même sur une base temporaire. Historiquement, le Canada a déjà connu en 1917 un gouvernement d’Union entre des libéraux en faveur de la conscription et les conservateurs à l’occasion de la première guerre mondiale. Cette coalition était dirigée par le premier ministre conservateur, Sir Robert Laird Borden. Rien n’interdit de rêver à une telle coalition dans le futur ! Qu’elle soit dirigée par Stephen Harper ou par le prochain chef libéral, cela importe peu. L’avenir du Canada est plus important que la politique partisane.

Salutations,

Yves

Yves De Martaizé a dit...

Bonsoir Karl,

Je vous remercie beaucoup de votre commentaire. Je n'ai pas le temps pour l'instant de réagir de façon plus approndie, mais sachez que je trouve votre propos pertinent et intéressant. Je tenterai d'en écrire plus long au cours de la fin de semaine.

À la prochaine,

Yves