mercredi 13 septembre 2006

QUAND IL EST NÉCESSAIRE DE DÉNONCER
DES PROPOS OUTRANCIERS DE FÉDÉRALISTES
FANATIQUES OU EXTRÉMISTES


Les personnes qui ont lu mes messages jusqu'ici savent parfaitement que je suis un fédéraliste modéré et que je m'oppose totalement aux propos véhiculés par les extrémistes, qu'ils soient indépendantistes ou fédéralistes. Mais jamais, au grand jamais, j'aurais pensé qu'un jour je me verrais dans l'obligation morale de dénoncer des propos contre Pierre Falardeau et le journal Le Québécois, d'autant moins que je ne figure pas au nombre de leurs admirateurs !

En effet, un fédéraliste, que je qualifie d'extrémiste, a fait parvenir aux responsables du journal Le Québécois une lettre qui contient des propos pour le moins orduriers au sujet de Pierre Falardeau et du journal. Cette lettre haineuse et délirante peut être lue sur le site Web du journal en allant consulter leur forum de discussion dans la rubrique intitulée :"Une nouvelle race de lucides qui ne nous apprécient pas". Ce message m'a littéralement fait dresser les cheveux sur la tête ! En comparaison, les propos parfois durs qu'un fédéraliste modéré, mon collègue-blogueur Daniel Laprès, a déjà écrit au sujet de ce journal sont presque doux ma foi !

Dieu sait si je ne suis aucunement d'accord avec la vision politique de M. Falardeau et avec sa façon tout à fait particulière d'en parler. Il est très connu que Pierre Falardeau ne se gêne pas du tout pour affubler d'épithètes grotesques les fédéralistes, même modérés, et souvent les personnes qui ne pensent pas comme lui. Il est évident que je n'ai pas non plus la même opinion politique que celle des responsables du journal "Le Québécois". Dieu sait aussi que je m'oppose résolument à une certaine forme de discours ou de prose que ce journal publie parfois, discours qui ne me semble pas respecter beaucoup ceux et celles dont les opinions s'écartent d'un certain courant "pur et dur" du nationalisme québécois.

Mais, n'empêche ! Je trouve que ce type de courriel envoyé au journal Le Québécois par un fédéraliste extrémiste dépasse absolument toutes les limites de l'acceptable. Pour paraphraser Voltaire, je me battrai toujours pour que ceux qui ne partagent pas mes idées puissent conserver le droit d'exprimer et de promouvoir les leurs. Je ne suis pas d'accord avec la façon de Pierre Falardeau d'exprimer ses idées, soit ! Bon, c'est son style d'employer un language très cru pour dire ce qu'il pense et il a le droit de le faire. Après tout, ne sommes-nous pas en démocratie ? Par contre, il est vrai aussi que j'ai le droit de dire que ce style n'est pas ma tasse de thé. Et je ne suis pas nécessairement pour autant quelqu'un de "politically correct".

Je pense qu'on peut s'opposer au style de Pierre Falardeau et à ses idées, mais sans recourir à la haine. Je m'objecterai donc toujours qu'une personne montre son désaccord avec les idées du cinéaste ou celles de toute autre personne en tenant des propos haineux tels que ceux que l'on retrouve dans ledit courriel. Par ailleurs, objectivement parlant, ce courriel fait même du tort à la cause fédéraliste et tend à discréditer tous les fédéralistes sans aucune exception, même les plus modérés, dont je suis.

Je dénonce donc vivement ces propos vulgaires et haineux. Je m'insurge contre ce genre de diatribe qui n'a absolument pas raison d'être dans des débats politiques ou dans n'importe quel autre type de débat. Ce n'est certes pas en tenant des propos aussi excessifs qu'on fait avancer une discussion. Cela m'afflige de voir que quelqu'un puisse se permettre d'écrire de tels commentaires.

En fait, je ne comprends pas du tout qu'une personne puisse se laisser aller à une telle logorrhée haineuse. Il faut dire que je n'ai jamais haï quelqu'un de toute ma vie. Je ne suis habituellement pas rancunier non plus, la preuve en est que pas plus tard que dimanche, le 10 septembre 2006, le modérateur du forum "Le Québécois" m'a banni de ce lieu de discussion (droit que je lui reconnaît bien sûr) pour une raison qui ne m'a jamais été expliquée. À moins que je ne fasse erreur, la perception que j'en ai est que j'ai été expulsé, entre autres raisons, parce que mes commentaires contre les propos que le pape a formulés devant les évêques ontariens le 9 septembre 2006, n'ont pas eu l'heur de plaire à un membre indépendantiste de ce forum qui aurait, apparemment, une conception pour le moins ultra-traditionnaliste, ultra-conservatrice ou rétrograde du catholicisme (j'ai d'ailleurs eu droit à quelques épithètes de sa part qui m'ont fait sourire, soit deux directement : hérétique, schismatique, et une autre par association : "taré satanisé" - rien de moins). Et pourtant, je m'exprimais comme catholique pratiquant, mais qui est tout de même capable de faire la part des choses dans ce que le pape dit (comme la plupart des catholiques du Québec d'ailleurs, qu'ils soient pratiquants ou non). Oh ! Je suis très très loin d'être un saint, croyez-moi ! J'ai bien déjà assez de défauts à corriger; ce but m'occupera amplement pour le reste de mes jours.

Donc, cette lettre délirante transmise au Journal Le Québécois par un(e) fédéraliste extrémiste se trouve tout à fait aux antipodes de la vision modérée que d'autres fédéralistes et moi défendons et promouvons dans nos blogues respectifs, même si, parfois, il peut arriver que nous ne mâchions pas du tout nos mots lorsqu'il s'agit de dénoncer des propos qui nous apparaissent excessifs, voire même extrémistes, qu'ils fussent énoncés par des indépendantistes ou des fédéralistes.

S'il devait y avoir prochainement un référendum sur l'indépendance du Québec, les débats vigoureux qui ne manqueront certes pas de survenir devront éviter le même genre de diatribe que celle de la lettre dont il est question ici. Ils devront être empreints de civisme et de respect envers les partisans de l'option opposée.

Le Québec a des revendications très légitimes au sein de la fédération canadienne. Il serait grand temps que les autres provinces le reconnaissent et arrêtent de s'enfouir la tête dans le sable, comme si elles cherchaient à se convaincre que tout va bien dans le meilleur des mondes ! Ce n'est pas parce qu'elles ne voient pas de problèmes qu'ils n'existent pas. En ce sens, je serais partisan d'un fédéralisme asymétique (mais je reviendrai plus tard sur ce point de vue). Des fois, c'est à croire que les autres provinces préféreraient que le pays se disloque plutôt que de répondre favorablement aux revendications des fédéralistes québécois.